Vers les monts de ma solitude je m'enfonce - [Libre]

De nouveau, le voici seul et perdu dans un monde qu'il ne connaissait pas.
Calintz se redressa avec difficulté, comme si chacune de ses articulations soufrées de courbatures. Il avait l'impression de tout devoir recommencer une fois encore. Il avança avec lenteur, l'esprit encore embrumé par ce nouveau voyage et tenta de se remémorer tout ce qu'il venait de vivre.

Yuki ... Hao ... Johan .... et le petit Yubel ..... il les avait quitté .... tout comme il avait été obligé de quitter ses soldats et amis une fois auparavant pour la même raison qu'aujourd'hui. Est-ce qu'il se retrouverait seul chaque fois qu'il commencerait à se conduire un peu moins comme un vieux loup solitaire ? Et Amila ... que devenait-elle ? Avait-elle, cette fois encore, été amené dans le même nouveau monde de Calintz ? IL FALLAIT ALORS VITE SE METTRE EN QUÊTE POUR L'ARRÊTER .... mais pour quoi faire .... est-ce que ceci avait-il encore un sens ? Jamais plus il ne pourrait rentrer chez lui et sans doute ce fut de même pour elle ... il ne pourrait pas défendre son ancienne terre contre un danger qui n'est plus et qui ne sera sans doute jamais plus.

Que lui restait-il encore ? Sans amis. Sans repères. Sans but ... la seule option de bienvenue, était un signe ... de quelque chose ... ou de quelqu'un ....

Elle venait à peine de quitter La Vallée des Esprits grâce à son don de téléportation que Yarimm se retrouvait ailleurs. La Brume Noire se dissipa en redonnant consistance à son corps. Ses yeux avaient presque retrouvés leur couleur terre. L’atmosphère était moins humide là où elle se trouvait maintenant. Elle regarda autour d’elle et vit devant elle une silhouette plutôt fine. Ce qu’elle remarqua surtout c’était ses cheveux blanc-argenté contrastant avec sa peau mate. Cela l’amusa. Cette personne était son contraste.

- Euh…Excusez-moi…Savez-vous où nous sommes ?

Elle posa sa question doucement pour ne pas le surprendre, car son arrivée en ces lieux n’était des plus ordinaires.

C'est drôle comme les choses peuvent être ironiques. Alors que le jeune homme pensait à la solitude, à tous ceux qu'ils avaient perdu, il entendit une voix derrière lui qui s'adressa directement à sa personne. Le calme de sa voix lui permit de ne pas sursauter car, plonger dans ses pensées il n'avait pas entendu que quelqu'un s'était approché de lui. C'était une jeune femme, habillée presque de la même façon que lui, ce qui l'intrigua. Mais il savait qu'elle ne venait pas de son monde. De toute façon au point où il en était il ne put que faire confiance en sa chance.

- Bonjour ... je suis désolé mais ... je ne puis vous être utile, je suis moi-même perdu dans ce monde que je viens de découvrir.

Elle aussi venait d'arriver en ces lieux visiblement. Il fallait croire que deux pauvres hères perdues avaient un karma qui leur avait permit de se rejoindre et peut-être éviter de faire un parcours seul.

- Vous aussi vous venez d'arriver en ces terres ?

Yarimm s'avança vers le jeune homme. Elle ne sentait aucune hostilité en lui. Leur similitude était troublante, peut être un signe? De toute manière, elle savait se défendre.

- Je viens de la Vallée des Esprits, une contrée de La Terre du Destin. Mais, je ne peux dire à quelle distance elle se trouve d'ici.

L'homme semblait très calme pour quelqu'un de perdu. Cela réconforta un peu Yarimm qui n'avait connu que les immenses plaines brumeuses et bruyantes de la Vallée des Esprits. En parlant de bruits, ces lieux étaient relativement calme. Le vent y était plus mélodieux que dans les Plaines des Brumes Hurlantes.

- En tout cas, c'est beaucoup plus paisible ici, pensa-t-elle à haute voix.

Elle prit conscience de l'erreur qu'elle avait faite. Elle fit face à l'homme, s'inclina légèrement d'un salut.

- Honte à moi! Pardonnez mon impolitesse, il faut dire que je n'ai pas l'habitude de parler avec des gens. Je me présente, je m'appelle Yarimm Xist. Je suis une Samuraï.

Yarimm préféra taire pour le moment ses origines vampiriques. Vu les sévices qu'elle avait subit enfant à cause de cela.

Décidement c'était vraiment étrange ... alors qu'il se croyait perdu, voici une jeune femme envoyée directement comme pour lui hôter de l'esprit qu'il serait à jamais seul, bien que son côté solitaire prédominant n'en soit vraiment troublé. Mais ce qui était vraiment amusant c'était de constater qu'ils étaient un peu comme de l'autre côté du miroir en se regardant. Des couleurs opposés sur des silhouettes similaires en certains points. Calintz étant un homme très superstitieux et attentif aux signes qu'il pouvait apercevoir mit ceci sur ce que le destin lui envoya comme réponse à ses pensées. De plus, il se rendit compte que le vent était prédominant ici ... encore un signe pour cet homme don le pouvoir était justement cet élément ? Peut-il ne devait-il plus douter.

- Le terre du destin ... c'est ainsi que l'on appelle ce monde ? Je viens du monde d'Efferia qui ... je crois se trouve encore plus loin de ce lieux ....

Il entendit chanter le vent, comme une mère qui lui chantonnerait une douce mélodie pour finir de calmer ses craintes. Ce milieu ne se montrait pas hostile il lui amenait même une de ses habitantes. Mais celle-ci semblait réfléchir à quelque chose. Sans doute avait-elle des pensées qui lui appartenaient. Mais d'un seul coup elle revint avec lui et ... fit ce que lui aussi aurait du faire depuis le début.

- Ne vous excusez pas ! Je suis fautif également ! Je vous prie de bien vouloir pardonner mon manque de galanterie. Mademoiselle Yarimm Xist, je me présente, Calintz Jerevinan chef des ... enfin ... plutôt ancien Chef des Larmes de Sang.

Il ignorait ce qu'était une Samouraï, mais il se demandait si elle n'avait pas un rang comme lui. Il lui fit un salut, un peu raide, en bond militaire qu'il était ... avait été ...

- Oui, La Terre du Destin, c'est ainsi que mes Maîtres m'ont dit que ce monde s'appelait. Efferia... Cela ne me dit rien. Vous êtes encore plus loin de chez vous que moi, Sire Jerevian.

Jerevian ... Calinzt Jerevian ... voilà le nous du premier vivant qu'elle rencontrait depuis des siècles. A son salut, elle comprit qu'il était militaire depuis longtemps et que donc les Larmes de Sang étaient un groupe de mercenaire? soldats d'un des royaume de son monde... Efferia.

"Les Larmes de Sang"... C'était un nom très beau mais aussi très triste. Son maître Yhanxi lui avait dit un jour que du sang coulaient lorsque nos larmes étaient taries. Etait-ce le cas? Le groupe de Calinzt avait-il vécu des choses horribles au point de choisir un tel nom? A moins que cela ait une autre signification sur Efferia. Cela ne la regardait pas. Elle ne lui poserait pas la question, car, ils venaient à peine de se rencontrer et donc lui ne lui parlerait surement pas de son passé. Elle le ne ferait pas elle.

Le vent se leva, à la fois violent et doux. faisant flotter les vêtements des deux et révélant ainsi leur arme respective, le sabre rouge pour Yarimm et une étrange épée d'une taille impressionnante pour Calintz.

Les grelots dans les cheveux de Yarimm tintèrent au grès du vent. Puis soudain, un son, une mélodie, s'éleva. Elle semblait venir de partout et de nulle part à la fois. Elle gonfla et emplit le lieu ou ils se trouvaient, accompagnée par le tintement des grelots.

- Je crois que nous somme sur La Colline Chantante, dit Yarimm.

Efferia ... tu étais bien loin maintenant. Plus jamais tu n'ouvriras les bras pour le repos du soldat fatigué. Ce soldat là devra trouver un nid à lui ailleurs, loin de tes terres.

- Je crois que je suis bel et bien perdu en ces lieux ... oserai-je vous demander si vous pouvez avoir l'amabilité de me dire si non loin de ce lieux se trouve une ville afin de se reposer ? Ah...

Il n'était plus à Efferia, mais il n'était plus non plus sur l'ancien monde où se trouvait ses amis. Les règles devaient surement être différentes ici aussi ...

- ... je suppose qu'il y a une monnaie particulière ici ?

Et ceci il n'en avait pas. Surement faudra t-il pour lui retrouver encore une fois du travail afin de subsister dans ce nouveau monde. Mais pour combien de temps encore ? Allait-il une fois de plus en changer ?

- La Colline chantante ...

Elle avait raison. La colline leur parlait. Tout comme ce vent qui le mettait si à l'aise. Qui apaisait ses blessures internes.

- C'est un nom charmant.

- Bien évidemment. Il me faut aussi gagner la ville ou le village le plus proche. Je dois avoir une carte.

Yarimm sortit de la grande poche interne de son kimono un rouleau de parchemin. Elle s’accroupit et l’étala entre elle et Calintz.

- Je l’ai recopié à partir de la carte Maître, elle n’est pas très précise car il est difficile de refaire une carte fantô… une vieille carte.

Oups… Elle avait faillit faire un lapsus. Elle se dépêcha de continuer en espérant que Calintz ne relève pas.

- Si c’est bien La Colline Chantante, nous somme ici, expliqua-t-elle en pointant du doigt un point de la carte. A l’est, il y a le Village des Fées. Maître Nómin m’a dit que le village était désert depuis très longtemps. Il ne reste que les bâtiments. Sinon y a plus au sud, la mer Maeva, il y a un village côtier.

Yarimm montra les différents endroits sur la carte. D’après ce qu’on lui avait dit le village des fées était idéal pour se reposer. Mais, il n’y aurait personne pour les renseigner, contrairement au village côtier.

Pour la monnaie, elle n’en avait aucune idée. Dans la Vallée des Brumes Hurlantes, il n’y avait rien a acheté…

- Pour ce qui est de la monnaie… Je ne peux vous renseigner… Je suis désolée. J’ai beau être de ce monde, je suis comme étrangère à celui-ci. Dans la Vallée, j’étais …. Seule. Je n’ai jamais rien un à acheter.

Yarimm lui sourit d’un air désolé et vraiment embêté.

- Quelle piètre je fais ! lança-t-elle avec un petit rire.

Elle reporta son attention sur la carte. Au Nord, se trouvaient les Monts Glacés. Là-bas il n’y avait rien. Ils avaient donc le choix entre le Village des Fées et le Village Côtier.

- Le Village des Fées est le meilleur endroit pour se reposer sans avoir à débourser d’argent. Mais si vous voulez aussi des renseignements, je pense que le Village Côtier est le meilleur endroit. Je n’ai pas de préférence particulière. Je recherche quelque chose, et il faut bien commencer quelque part.

A la façon d'un militaire qui salue, Calintz lui fit un petit signe de tête afin de la remercier pour son amabilité.

- Je vous remercie infiniment ! Désolé si je dois vous semblez un peu ... à l'Ouest c'est que les voyages commencent à m'épuiser.

Et il n'avait pas tort. Autant moralement que physiquement. C'était dur de voyager à deux reprises dans deux mondes différents, mais encore plus de perdre ses amis. Yubel en premier lieu. C'était comme son petit frère. En revanche il était assez mal à l'aise à l'idée qu'il ne verrait plus jamais Hao alors qu'ils s'étaient quitté sur une dispute. Quant à Johan...

- Moi je trouve cela parfait, j'ai beaucoup de chance de vous avoir rencontré vous m'êtes d'un grand secours.

Il se posa une fraction de seconde ce qu'elle avait voulu dire mais, ne releva point. Attentif, il regarda chacun des lieux que la carte indiquée. Mais quelque chose qui lui paraissait curieux, c'était de voir une jeune femme du pays qui n'avait jamais rien acheté où qui semblait à la fois étrangère et habituée à ces lieux. Il restait toujours sur ses gardes quoi qu'il en soit mais ne se montrerait certainement pas ingrat pour tous les renseignements qu'elle lui avait fourni.

- Ce n'est pas grave, vous avez déjà répondu à de nombreuses questions que je me posais, je vous en suis vraiment reconnaissant. J'hésite encore à prendre une direction ... le village des fées me parait judicieux pour me reposer enfin, mais si vous dîtes que l'autre est meilleur lieu ....

Sa tête était lourde, mais il fallait bien faire un choix.

Les compliments firent grand plaisir à Yarimm. Elle se contenta
uniquement de sourire pour le remercier.

- Voyager n’est jamais de tout repos. Je comprends tout à fait que vous
soyez épuisé. Je vous propose donc d’aller au Village des Fées. Le Village
Côtier est plus loin. Je pense qu’il serait mieux que vous vous reposer sans
avoir d’autres choses en tête.

Le Village des Fées devait bien contenir des informations, bien qu’ancienne,
sur la Terre du Destin. Yarimm était excitée à l’idée de découvrir le monde
auquel elle appartenant. Ce que était bizarre c’était que jusqu’à ce qu’elle
rencontre Calintz, cela ne l’avait pas inquiéter de voyager seule. Mais
maintenant, elle se rendit compte que la Terre du Destin lui était vraiment
étrangère. Peut être aussi étrangère qu’elle pouvait l’être pour Calintz.

Elle ramassa la carte, la roula et la rangea.

- Nous allons au Village des Fées ?

Calintz acquiesça avec un petit sourire. La fatigue se voyait d'ailleurs sous ses yeux fatigué.

- Merci pour votre soutien mademoiselle Yarimm. Je vous en suis vraiment reconnaissant. J'avoue que mes jambes ne me portent pas aussi bien que lorsque je suis frais et dispo ...

Il respira une dernière fois cette brise qui faisait chanter les collines. Allez il fallait se remettre une nouvelle fois ... en route ....

- Je suis prêt ... allons-y !

[suite et réponse au Village des Fées]